Iderman & Tixarubin
La société kabyle s'organise en cercles concentriques de fidélité. Son noyau est la famille étendue akham, qui est la plus petite cellule sociale. Elle ne se réduit pas seulement au groupe des époux et de leurs descendants directs, mais rassemble tous les agnats (parents descendant de la même souche masculine), de sorte que plusieurs générations sont réunies sous l'autorité d'un seul chef. L'unité d'habitat (les maisons des descendants d'un même ancêtre sont regroupées autour d'une cour commune) renforce la cohésion du groupe.
Les familles regroupées forment «thakharrubth», dont les membres possèdent un ancêtre commun, qui remonte à la quatrième ou à la cinquième génération.
Adrum est un groupe plus large encore, qui est formé d'un nombre variable de « thikharrubine». Plusieurs idarman (pluriel d'adrum) forment le village « thaddarth» avec sa djemaa (assemblée des citoyens en âge de responsabilité) et son « lamin», agent d'exécution des décisions. Les villages se rassemblent ensuite en tribu : l'ârche.
Toutefois, des transformations d'ordre historique, politique et socio-économique exercent des forces centripètes sur les cercles les plus extérieurs de cette structure.
Aujourd'hui, le village kabyle traditionnel n'existe plus. Après l'indépendance de l'Algérie, l'organisation des communes mit définitivement fin aux assemblées villageoises (dont le rôle avait déjà été réduit lors de la colonisation française).
* Adrum
► Taxarubt, Tawacult
♦ Nom de famille normalisé en 1891, par l'administration française
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