1- PANORAMA
Du haut du village (Amsed à Taguemount), on peut
admirer une bonne partie de la Kabylie, au loin, à l’horizon, une
multitude de village comme Larbaa Nath Iraten, Michelet, At Yanni,
At Douala, Tahechat, les village d’At Ouacif, les villages des
Ouadhias... s’égrènent sur les sommets de petit massifs qui
semblent se prosterner devant l’imposant Djurdjura. Et Juste en
face de nous, en bas de la colline, une vaste plaine étend à perte
de vue.
Au pied du village et non
loin de Tala Oumazar, une vaste grotte (Ifri Izem) ou l’on accède
par de difficiles sentiers et d’étroites entrées mais une grande
salle à l’intérieur qui permet l’accès vers une autre grotte non
encore explorée vu son humidité et sa limitation inconnue, Ifri Izem
s’orne de formes variées et de contours arrondis et gracieux, elle a
servi d’hôpital pendant la guerre de libération nationale vu sa
largesse et situation stratégique pour la sécurité.
2 – VUE DU VILLAGE
Les maisons étaient jadis construite à base de pierre
et d’argile, leurs toitures en pentes douces étaient confectionnées
par une couche assez épaisse d’argile supportée par une charpente en
rondins de bois de cèdre (Isulas) que nos arrières grands pères ont
transportés à dos d’hommes du haut de la montagne à travers les
sentiers escarpés au temps ou la solidarité existait encore.
Ils ne subsistent plus que quelques spécimens
noyés dans ce fatras de briques rouges, de parpaings gris et de
façades aux couleurs criardes et impudiques qui jurent avec ce
paysage à l’époustouflante beauté sauvage.
3 – ORGANISATION SOCIALE
Il
y a un peu plus d’un siècle, ces villages d’At Ali Ouloul comme la
plus part des des "arches" constituaient une unité politique et
administrative complète, un corps qui avait sa propre autonomie. Ils
étaient administrés par une assemblée (djemaa) composée de tous les
citoyens en âge de porter les armes ; elle assurait le respect des
règlements en vigueur, abrogeait les anciens et en édictait de
nouveaux si le besoin s’en faisait sentir ; elle administrait les
biens de mainmorte et exerçait sans partage le pouvoir judiciaire.
Par délégation, elle se déchargeait de l’exercice de ces pouvoirs
sur un chef de l’exécutif appelé, suivant les régions, Lamin (homme
de confiance), Amukran (ancien, dignitaire), élu par tous les
citoyens majeurs réunis en assemblée plénière. Il présidait la
djemaa, assurait la mise en application de ses décisions et
préparait les affaires à lui soumettre. Il était assisté dans ses
fonctions par un Oukil et des Tamen. L’Oukil, généralement recruté
au sein du parti hostile à celui du Lamin, gérait la caisse publique
et contrôlait les agissements du chef de l’exécutif. Les Tamen
(mandataires) étaient désignés par les fractions du village pour les
représenter dans les réunions restreintes et faire appliquer les
décisions de l’assemblée, qui étaient prises en réunion plénière
après des débats où tout citoyen, sans distinction de condition
sociale, pouvait émettre et défendre ses opinions sur tel ou tel
problème, proposer des solutions, voire s’opposer à l’exécutif. La
continuité de cette organisation politico-administrative était
assurée par les Kanoun, sortes de chartes dont certaines
dispositions fondamentales doivent remonter aux temps les plus
reculés. Bien que non écrits, ils représentaient l’autorité
matérielle la plus élevée et prenaient le pas sur la religion même.
4 - CULTURE
At Ali Ouloul s’enorgueillit d’avoir
donner naissance à des poètes aussi prodigieux que Chabane
Izouguen, Smail n Mohd ou M’Hamed, M’hamed Ath Yiken…, Terre de
sportifs hors paire tel que Moussa Saib.
5
- DIVERS
Le
renom des lieux comme (Taqurabt Bwegni, Taqurabt At U Yahia,
Tiqirucin, L’Khelwa) du village Ath Ali Ouloul est dû aux
tombeaux des saints vénérés de Yahia Ouablouhab et Belkacem Bw ouali,
propagateurs de l’islam, venus prêcher la foi en pays kabyle, au
cinquième siècle de l’hégire, le onzième siècle de notre ère.